Monsieur Sansoucis a un seul sourcil
Infronçable
Sentiments infroissables
Homme froid
Il a mis au pas , plus de cent fois,
Citoyens sans-le-sou, rêveurs sans défense
Monsieur Sansoucis veut des « piédestaux »
Alors, il marche sur ses mains
si souillées
S’agrippant à ce qui ne tourne pas rond
Défiant la gravité
des problèmes qu’il crée
Tête en bas pour mieux les regarder de haut
Il crache en l’air avec culhaut
Rien ne lui retombe sur le nez
Intouchable-né
Monsieur Sansoucis dégobille son égoïsme
sur les égorgés
S’égosille à les rendre sourds- muets
Muant leurs sourires en averses
Il se soûle de leurs noyades
à grosses gorgées d’insensibilité
Monsieur Sansoucis arrache index et majeurs
Pour que trône sa malveillance à la cime du crime
Sa paix se mire dans la saignée de leurs songes
Il éteint leurs regards pour mieux s’endormir
La tête enfoncée dans le sable
au truchement de l’anesthésie
Monsieur Sansoucis se reproduit
Peuple la Terre de GÉANTS nains -différents
L’épidémie se répand aux pas du trépas des agenouillés
Je les entends siffler l’hymne aux suicidés
Mais, je reste debout
brandissant fièrement mes cent soucis
Appelez-moi Madame...
Auteure : Éliane
« Écrire, c'est aussi ne pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit. »
Marguerite Duras
jeudi 9 avril 2009
mercredi 25 mars 2009
La flore
Un
Voici ton secret petite fée
Voilà ton ciel étoilé
Deux
Au bout de ce sentier
Un monde enchanté
Que je te montrerai
Trois
Me voilà pénétré
Dans ta vierge forêt
Que c’est beau et douillet !
Je vais te trouver !
Quatre
Ton sourire et intact
Merveilleuse fleur
Tes cheveux dans les feuilles
Ton bouquet sur ma langue
Cinq
Mes doigts sur tes pétales
Sur le chemin des étoiles
Je butine rouge capucine
Tiens donc une abeille
Caresses du soleil
Prête pas prête, j’y vais !
Auteure : Croa le Corbeau
lundi 23 mars 2009
Thème de création : printemps
Je vous lance un nouveau thème pour ceux qui auraient attrapé le syndrome de la page blanche (il me semble fort cette année !) : le printemps !
Les petits z'oiseaux font cuit-cuit, les manteaux d'hivers se sentent délaissés, le soleil sent bon, les cabanes à sucre nous appellent...
À vos sens créateurs !
Mais attenttion, ça ne vous empêche pas d'écrire sur n'importe quoi d'autre !
Bonne écriture.
Te pardonner
Faire comme si je te pardonnais. Me mentir. Oublier les années d’attente. Je te verrais, je serais souriante. Je ferais comme si. Comme si j’avais accepté ta bague, cette bague qui était le signe immanent de notre amour. Te regarder dans les yeux, sans pleurer, facilement. Te mentir. Comme si je ne te trouvais pas pleutre de t’être sauvé. Te pardonner d’avoir trop souffert pour être vrai. Je te donnerais peut-être deux baisers sur les joues. Comme si tu ne m’étais pas redevable, même après tout ce temps. Comme si respirer n’était pas aimer. Comme si tu n’aurais pas dû continuer de respirer après mon départ. Je te parlerais comme si tu m’avais retenue ne serait-ce qu’une seule fois.
Oui, faire comme si je pouvais te pardonner. Ou fuir dans l’espace, ou saisir les nuages, ou cueillir une étoile.
Cesser de respirer simplement pour que tu comprennes. Puis souffler très fort. Te cracher en plein visage parce que tu m'horripiles. M'exploser vers toi, de rage. Piétiner la dignité que tu aurais dû avoir perdue. Caresser tes côtes avec la semelle de mon espadrille. Composer sur tes côtes un chef-d'oeuvre digne d'un Sostakovich, tes côtes les touches d'un organique instrument, mon pied comme mes mains qui glisseraient. Mais tu ne mériterais pas mes mains. Ah si, peut-être mes ongles, qui lacéreraient ton beau visage intouché par le malheur. Je signerais : "de la douleur", suite à mon oeuvre picturale. Transformation choc, "avant Julie", "après Julie". Je ne ferais que te vêtir de ce qui te sied. Ton corps doit porter les stigmates de ma venue, de notre extase, de notre effondrement. Si tu as voulu cacher les marques de ma perte, je t'en redonnerai souvenir. Mes ongles danseront sur ton visage comme tant de patineuses virevoltent sur des surfaces glacées, traçant des arabesques, arrachant la glace violemment, dans le simple but de produire de la beauté. Je ferai de toi un oeuve d'art, je te consacrerai, martyr de l'amour, pour que tu souffres encore, pour que tu souffres comme il se doit. Te cracher en plein visage, parce que tu nous as trahis. Cesser de respirer. Te priver de la caresse de mon souffle sur ta peau. Pour que tu comprennes.
Te pardonner; simplement dans mes pires cauchemars.
Oui, faire comme si je pouvais te pardonner. Ou fuir dans l’espace, ou saisir les nuages, ou cueillir une étoile.
Cesser de respirer simplement pour que tu comprennes. Puis souffler très fort. Te cracher en plein visage parce que tu m'horripiles. M'exploser vers toi, de rage. Piétiner la dignité que tu aurais dû avoir perdue. Caresser tes côtes avec la semelle de mon espadrille. Composer sur tes côtes un chef-d'oeuvre digne d'un Sostakovich, tes côtes les touches d'un organique instrument, mon pied comme mes mains qui glisseraient. Mais tu ne mériterais pas mes mains. Ah si, peut-être mes ongles, qui lacéreraient ton beau visage intouché par le malheur. Je signerais : "de la douleur", suite à mon oeuvre picturale. Transformation choc, "avant Julie", "après Julie". Je ne ferais que te vêtir de ce qui te sied. Ton corps doit porter les stigmates de ma venue, de notre extase, de notre effondrement. Si tu as voulu cacher les marques de ma perte, je t'en redonnerai souvenir. Mes ongles danseront sur ton visage comme tant de patineuses virevoltent sur des surfaces glacées, traçant des arabesques, arrachant la glace violemment, dans le simple but de produire de la beauté. Je ferai de toi un oeuve d'art, je te consacrerai, martyr de l'amour, pour que tu souffres encore, pour que tu souffres comme il se doit. Te cracher en plein visage, parce que tu nous as trahis. Cesser de respirer. Te priver de la caresse de mon souffle sur ta peau. Pour que tu comprennes.
Te pardonner; simplement dans mes pires cauchemars.
vendredi 13 février 2009
Amour à rebours
Ciseau dans les tripes
Fresque de sang
Crachats d’espoir
Fragments de fantasmes
Derniers cris de folie
Sueurs noyées
Larmes comptées
Voilà que tournent les pouces du bonheur
Que courent les aiguilles de l’angoisse
Que s’enlisent nos souvenirs
Que piétine les sentiments
Que froncent mes sourcils
Voilà la mise à mort des mamours
L’harcèlement des charmes
Le signal d’alarme
Ça y est ! Je cris
TIC-TAC !
Le sablier s’égraine
Les baisers s’égouttent
La jouissance bégaie
Les draps se déchirent
Les soupirs s’expirent
Il est déjà trop tard…
Dénude-moi de ton ombre
Habille-moi de ton absence
Laisse-moi chanter ma solitude
Goûter à la vérité
Vomir tes mensonges
Et croire en l’amour sans rebours
Auteure: Éliane
mercredi 11 février 2009
Tentative de poésie moderne sans titre sur la pureté...
Pleure
jolie enfant
sur ton corsage blanc
puisqu'il n'y a personne pour le déchirer
Chante
même si tu es muette
ton âme et tes ailes frêles
mais il n'y a personne pour t'élancer
et le souffle te manque
la musique est triste
et silencieuse
Pleure
virginale beauté
qu'en ignorant on éjointe
ainsi on t'entendra
on entendra rouler tes perles
sur tes joues jamais fardées.
Et ta robe blanche
tous l'aiment
mais elle ne te sied plus.
vendredi 6 février 2009
Essence
Et mes doigts trouveront un siège de fortune
Et mes doigts chercheront du papier, un crayon
Dans la lumière alcaline de l’après-midi monotone
J’entamerai sans passion un récit nécessaire
De ma main infirme se traceront d’elles-mêmes
Les failles tectoniques d’un parcours avorté.
Auteure : Isabelle T.
Et mes doigts chercheront du papier, un crayon
Dans la lumière alcaline de l’après-midi monotone
J’entamerai sans passion un récit nécessaire
De ma main infirme se traceront d’elles-mêmes
Les failles tectoniques d’un parcours avorté.
Auteure : Isabelle T.
jeudi 5 février 2009
Thème de création : boire
mardi 3 février 2009
Supplicie
Désaroimertume exquise
La sympathie dans les ronces
Enclos d’une neurasthénie
L’affliction sans analgésie
Endorphinomanie d’envie
J’en lèche ta couronne d’épine
ton supplice mon phare
Sans grâce de ton mitard
Sadismasphyxie en ton cloître
Nourrit ta rose à croître
Lance des prières
Dans ta disgrâce affaire
Strangulaubépiner ta poitrine
En retirer la maladie
Avaler ton cri
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La sympathie dans les ronces
Enclos d’une neurasthénie
L’affliction sans analgésie
Endorphinomanie d’envie
J’en lèche ta couronne d’épine
ton supplice mon phare
Sans grâce de ton mitard
Sadismasphyxie en ton cloître
Nourrit ta rose à croître
Lance des prières
Dans ta disgrâce affaire
Strangulaubépiner ta poitrine
En retirer la maladie
Avaler ton cri
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Boire à sa soif
Le Québec s’ouvre une p‘tite frette
S’allume une cigarette
Évite de goûter et de respirer
Son idéal dépouillé
Il crie à boire, à boire, à boire !
Il a soif d’espoir
Soif d’un dessein différent
Soi-soi-soif de changement
Le peuple a tant levé son verre
Que sa langue traîne à terre
Il s’est gonflé la bedaine
De diversité pure laine
Il crie à boire, à boire, à boire !
Il a soif de miroir
Soif d’identité
Soi-soi-soif d’enfanter
La nation est tombée saoule à genoux
On lui a piqué ses sous
Le manitou redonne des miettes
Mais reste l’épeurante dette
Elle crie à boire, à boire, à boire !
Elle a soif de pourboires
Soif d’enfin gérer
Soi-soi-soif de liberté
Les patriotes boivent à même la bouteille
Pour tirer des dents la merveille
Ils calent et calent pour ne pas qu’elle coule
Payent la tournée pour réveiller la foule
Ils crient à boire, à boire, à boire !
Ils ont soif de ranimer l’histoire
Soif de prendre la parole
Soi-soi-soif d’envol
Naissante société veut se vider
Du rouge et du blanc de son cellier
Le sirop coulera des vignes
L’érable changera d’insigne
Elle criera à boire, à boire, à boire !
Elle aura soif d’ y croire
Soif de soi
Soi-soi-soif de québécois
Auteure : Éliane
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